Portrait de Ronan Labar
Ronan Labar
Né le 3 mai 1989, à Châtenay-Malabry
Raquette : Babolat X-Feel Blast Metricflex
Classement : A1/T5/T5
Barbe de quelques jours, lunettes de soleil. Ronan Labar est une sacrée personnalité du badminton. Il est l’âme d’une équipe, celui qui pousse pour aller plus loin. « Quand j’étais jeune, j’avais envie d’exploser ! Le badminton, c’est ma priorité ! », lance-t-il. Pari gagné : aujourd’hui, il est l’un des meilleurs joueurs de double de France et d’Europe.
Tout a justement commencé avec des lunettes de soleil, sur une plage d’Espagne : « On était en vacances et on a tapé quelques volants avec mon père ». Il avait huit ans. En rentrant, les deux avaient attrapé le virus : son père, enseignant d’éducation physique et sportive, crée avec un ami le club de Vaison-la-Romaine (Vaucluse) : « Au début, on était une quinzaine, c’était pas vraiment un club. Mais aujourd’hui, il y a une centaine de licenciés, pas mal pour une petite ville ! ». Quand il était au collège, il allait s’y entraîner le mercredi soir. Mais il est vite repéré pour ses talents : à l’âge de douze ans, il fait partie de l’équipe élite régionale ; à quinze, il intègre le Pôle espoir de Voiron (Isère). Et il se démarque déjà pour le double : en 2007, il remporte la médaille de bronze avec Julien Vernis et l’argent, en mixte, avec Julie Garcia. Il se souvient parfaitement d’eux. À Voiron, il est avec Laurie Benredjem et Sylvain Grosjean.
Il prend alors conscience des limites du système : « Si tu n’entres pas à l’INSEP, tu peux rater ta carrière ». Mais ce n’est pas un problème et Ronan Labar n’a qu’une seule ambition : devenir professionnel. « Quand j’étais jeune, j’espérais simplement m’approcher des meilleurs, qui étaient déjà classés A quand j’étais C. », se rappelle-t-il. Alors, pour « exploser », il fallait trouver une astuce. Après un baccalauréat S, il part s’installer à Strasbourg et s’inscrit en licence de Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS). Mais, en même temps, il est surveillant au CREPS. Point gagnant : il ne paie alors pas de loyer et peut s’entraîner au club et au CREPS. Un an plus tard, il entre à l’INSEP. Ce parcours lui permet d’accéder aux meilleures compétitions du circuit : Europe, Russie, Chine, Inde, le badminton l’a emmené partout. Et d’avoir un beau palmarès : médaille de bronze en double aux championnats de France en 2009, 2010 et 2011, finaliste en 2012, vainqueur en 2014, titre remporté l’année précédente en mixte. Objectif 2015 : le doublé !
Rien n’arrêtera Ronan Labar. Tant qu’il trouvera un compromis entre le sport et son métier – il a été titularisé enseignant d’éducation physique et sportive en 2014 –, il fera les deux. Le double est une passion qui lui apporte beaucoup : « On vit quelque chose de fort à deux ; je ne m’entraîne que pour ça ». On le disait, rien ne pourra arrêter sa détermination, pas même quelques « péripéties » – on n’en dira pas plus – durant ses voyages, avant ou après les matchs. Il veut tous les gagner.